Plus qu’une double affiche, DuOuD & Mahmoud Goma Tribu est un mariage imaginé par l’expert es musiques du monde, Monsieur Alain Weber.

D’un côté, DuOuD – Smadj & Mehdi Haddab – souvent appelé « les enfants terribles » du oud.

De l’autre côté, le Pharaon de Louxor : Mahmoud Goma et ses plus brillants partenaires jouant du oud, des percussions et de la danse.

Ici s’opère la toute première rencontre entre la musique populaire de Haute Egypte et la vision avant-gardiste de DuOuD.

Et il y a une chose pour les unir : un sens de la fête et de la célébration

Un mariage électrique et inspiré qui promet de longues nuits.

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Au risque de s’électrocuter, le oud vibre au gré des déviances psychédéliques de SMADJ et de Mehdi Haddab, apprentis-sorciers d’une transe pas si lointaine du sacro-saint « tarab » des cours d’antan, où sultans fiévreux et exaltés s’arrachaient les vêtements, sous l’emprise du « chetan », le diable de la poésie.

Leur univers, « trash » ou « kitch » selon les critiques, relève de la création d’un univers sonore flirtant avec le futurisme, peuplé de visions cinématographiques, de scopitones et autres rêveries orientalistes. La créativité de DuOuD – SMADJ & Mehdi Haddab -, voleurs gypsy de notes, fait fi de toute règle ethnomusicologique et s’approprie les styles, gimmicks, rythmes et tics d’un monde méditerranéen oriental mouvant et kaléidoscopique.

Du Yémen à l’Égypte, du Maghreb à Istanbul, leur spontanéité de jeu est celle d’enfants espiègles triturant un collage fragile d’émotions où la nostalgie, apanage potentiel des musiques intemporelles, tient une place prépondérante.

Cette grâce cachée se retrouve être la même que celle des musiques et fêtes de Haute-Égypte où la rudesse paysanne côtoie la jovialité depuis longtemps disparue de nos messes musicales formatées et urbaines.

La danse des hommes est la même que celle des femmes, tous pourvus d’une écharpe autour de la taille afin d’accentuer le mouvement des hanches. La justesse et la grâce du mouvement étonne, au premier abord, au sein d’une société masculine originellement guerrière.

Mais avec le kaff saidi, (« saidi » de Haute-Égypte) de Mahmoud Goma, mélange musical et rythmique du « kaff » bédouin et des danses nubiennes, tout est possible ! Le frémissement du corps sous le rythme rapide du « maksoum » est accentué par cette manière unique de jouer du tabla en Haute-Égypte.

Les effluves magnétiques du oud, à la fois pentatoniques et modales, africaines et arabes, et dont l’ancêtre sommeille dans la tombe d’Ahmôsis (1500 av. J.-C.), résonnent de la même tessiture sonore ambivalente que celles de DuOuD mélangées à une certaine musique expérimentale des années 70.

Mahmoud Goma, star de Louxor, déclame, face à la vallée des Rois, ses chansons sorties d’anciennes comédies musicales, celles d’un monde où « la fiancée a les joues rouges comme des fraises et les lèvres douces comme le miel et où l’amour est lumineux comme le soleil ».

(librement synthétisé – source Alain Weber)